Préludes |
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L'Anfol,
au seuil du nouveau millénaire Appréciant la manière dont elle met sa compétence au service de la musique liturgique dans notre diocèse d'Alsace, et désireux par ailleurs de saisir toute bonne occasion d'exprimer mon estime pour la musique d'Eglise en général et de lui apporter mon soutien, j'accède volontiers à la demande qui m'a ainsi été présentée. Je le ferai en proposant ici trois réflexions qui correspondront respectivement aux trois circonstances évoquées.
Certes, en liturgie non plus, il n'y a pas à récuser par principe la nouveauté et les améliorations diverses qu'elle est éventuellement susceptible d'apporter ; par ailleurs, il faut toujours, localement et ponctuellement, tenir compte des possibilités concrètes et, à plus forte raison, des nécessités pratiques. Mais ce serait tout autre chose de se laisser glisser dans la facilité, de renoncer à la qualité ; ce serait tout autre chose de se satisfaire, pour la célébration liturgique, d'une musique destinée seulement à créer artificiellement, par des procédés simplement décoratifs ou ornementaux, une vague ambiance « religieuse », aussi évanescente que superficielle. Face aux dérives possibles, il faut donc rappeler que c'est du cœur même de l'homme que monte la louange, que c'est le cœur de l'homme qui fait la musique capable de rendre vraiment gloire à Dieu. Heureuses dès lors, certes, l'assemblée, la paroisse qui, déjà, disposent d'une chorale qui peut à la fois entraîner et soutenir leur chant ; mais plus heureuse encore l'église à laquelle sont aussi donnés un orgue et un organiste, car c'est alors que ses célébrations peuvent être pleinement offrande musicale ! « C'est le vivant, c'est le vivant qui te rend grâce », chante le psaume. « Que le vivant te rende grâce, à toi qui es le Dieu vivant », nous fait chanter, en écho, Didier Rimaud. L'orgue et l'organiste ont toujours de beaux jours devant eux.
On ne peut donc qu'encourager et soutenir l'Association Nationale de Formation des Organistes Liturgiques dans son effort pour offrir aussi, à ceux qu'elle accueille, les moyens d'une formation liturgique digne de ce nom. Si les conservatoires ne suffisent pas pour l'apprentissage du métier d'organiste liturgique, il y a place pour une structure de formation qui s'efforce d'initier et de former aussi à « l'âme de la liturgie ». A la clôture de leurs travaux en décembre 1965, les évêques réunis pour le Concile Vatican II saluaient les artistes, en leur adressant cet appel : « Ce monde dans lequel nous vivons a besoin de beauté pour ne pas sombrer dans la désespérance. La beauté, comme la vérité, c'est ce qui met la joie au cœur des hommes, c'est ce fruit précieux qui résiste à l'usure du temps qui unit les générations et les fait communiquer dans l'admiration. » Dans sa toute récente « Lettre aux artistes » datée du 4 avril - c'estàdire du jour de Pâques - 1999, JeanPaul II commente : « D'innombrables croyants ont alimenté leur foi grâce aux mélodies qui ont jailli du cœur d'autres croyants et sont devenues partie intégrante de la liturgie ou du moins concourent de manière remarquable à sa digne célébration. » (La Documentation catholique, n° 2204) Il y a de belles tâches pour l'ANFOL dans la ligne de ses deux missions principales : former, pour sa part, des organistes ; et les former pour la célébration liturgique de l'Eglise !
Je ne puis que lui souhaiter « Bon vent » – et je veux le faire de deux points de vue. Je lui souhaite d'abord le vent qui emporte les navires vers « les grands espaces » et « les vastes horizons » : qu'à travers ce qui se publie dans Préludes puissent être toujours relancés chez tous ses lecteurs le sens de la musique dans la liturgie de l'Eglise et le service du « soli Deo gloria » auquel elle est appelée à concourir. Mais je souhaite aussi que, grâce aux organistes qui fréquentent cette revue, le vent qu'ils font souffler dans les tuyaux de nos orgues et qui fait vibrer leurs anches fasse toujours mieux résonner nos âmes à nous tous, qui les écoutons, et puisse les enchanter des musiques de Dieu. Mgr Joseph DORÉ,
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Pour plus de renseignements sur la revue
Préludes et la façon
de s'y abonner, se rendre sur le site de l'Anfol.
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